Le bus pour Kashan traverse du désert pendant 3h. Paysage aride et sec entrecoupé de montagnes rocailleuses à intervalles réguliers. On arrive vers midi, la température ne va pas tarder à atteindre les 40degrés.
Kashan est une petite ville au bord du désert Dasht e Kavir, assez traditionnelle, et célèbre pour ses belles villas du 19ème siècle. La chaleur impose un rythme un peu différent de Téhéran, la ville est déserte jusqu'à 3h. On traverse le bazar fermé et silencieux, où seul un gentil commerçant nous offre du thé et des baklavas. On erre dans les ruelles, entre des murs de torchis d'où dépassent ici un dôme de terre ocre, là une coupole bleue turquoise.
Vue depuis notre chambre d’hôtel
Quelques magasins quand même ouverts dans le bazaar
Les arches le long du bazaar s'ouvrent sur des cours anciennes comme ici
La mosquée Agha Bozorg du milieu 19e siècle est déserte aussi, hormis 3jeunes mécaniciens venus étudier le coran dans la bibliothèque du sous sol. Personnellement une de mes préférées, par sa symétrie parfaite, le petit jardin dans la cour en contrebas et les couleurs douces sous le soleil de plomb.
Ça papote voitures: "French cars are the best!" Luc:"hum, if you say so..."
Un peu plus loin le quartier des maisons traditionnelles, et un étudiant en littérature anglaise nous fait la visite guidée de la magnifique Tabatabei house, construite par un riche marchand de tapis pour sa famille. Une bonne affaire les tapis on dirait. Les bâtiments sont adaptés aux saisons, l'aile d'été avec hauts plafonds et petites fenêtres pour faire circuler l'air, et toutes les façades sont ciselées, superbe.
Retour en ville, avec une sur les tours de vent (badgirs), qui permettent de capter même les petites brises pour rafraîchir les maisons.
Visite d'un hammam traditionnel
Sur le toit du hammam.
En
fin de journée le bazar étale ses tissus épices, noix ou pots en cuivre, et les femmes,
ici en chador noir, achètent des robes longues scintillantes, pleines
de joyaux que seuls leurs maris verront.
La place centrale du bazar
Coucher de soleil depuis notre fenêtre
Jeudi
Levés encore une fois à l'aube on petit déjeune le maintenant traditionnel pain papier avec fromage frais et confiture (de carotte aujourd’hui). Les iraniens rajoutent souvent des œufs au plat, des tranches de pastèques, une tomate et un concombre coupés en tranches, mais bon ici l’hôtel est un peu miteux malgré le prix excessif...on se rattrapera plus tard!
Un bus de ville nous emmène au Fin Garden au sud de la ville, un des jardins perses les plus renommés. Des touristes de Téhéran sont déjà la.
Un bus de ville nous emmène au Fin Garden au sud de la ville, un des jardins perses les plus renommés. Des touristes de Téhéran sont déjà la.
-اهل كجاييد؟
- man fransavi hastam
- France? Père Lachaise! Hollande! Zidane! Lyon!
Les bains dans le jardin sont célèbres car ici a été assassiné Amir Kabir, un premier ministre visionnaire, dont l'intelligence a fait peur a certains conseillers royaux, obligés d'intriguer contre lui pour sauver leurs intérêts. Le jeune roi Naser a contre sa volonté signé son arrêt de mort, perpétré ici dans les bains.
Petit détour par la gare pour réserver notre billet de train retour,
et on embarque dans notre VIP bus pour la belle Isfahan. 3h de trajet
sans arbre, sans herbe, pierres et montagnes infinies (et quelques
tours militaires ici et la ).
A Isfahan nous sommes logés chez
Payman, que l'on rencontre dans son appartement moderne au sud de la
ville. Batterie devant le lit, Couverture de Charlie Hebdo affichée au
mur, bidons de bière maison en train de fermenter sous la table de la
cuisine, Payman casse un peu l'image officielle de la république
islamique, et il le revendique. Résolument anti religion et passionné de
rock. Est-ce qu'on avoue que le premier soir, alors que Metallica joue à
fond dans sa chambre, on a eu un sommeil légèrement tourmenté à l'idée d’être arrêtés par les gardes de la révolution....
Notre hôte Payman, qui nous emmène dans un café original,
pour siroter un thé avec une shisha
L’entrée du café!
L'endroit le plus célèbre de la ville est la place Imam Square, que tout le monde appelle Naqsh-e Jahan Square ... Half the world. Construite au 16ème siècle par le Shah Abbas qui a fait d'Isfahan la capitale de son empire et a aussi construit les deux magnifiques mosquées et le palace qui entourent la place. C'est
la deuxième plus grande place du monde après Tien An Men square, et il
faut bien tout ça pour accueillir tous les iraniens qui viennent pic
niquer le vendredi soir! L'ambiance est géniale, familiale, joyeuse, surmontée des coupoles illuminées des mosquées.
Glace safranée et nouilles de riz, le Faloudeh.
Ne vous fiez pas a la tête de Luc, c'est délicieux!
Ne vous fiez pas a la tête de Luc, c'est délicieux!
La queue pour le Faloudeh
Originellement on jouait au polo sur la place!
La plus grande des deux mosquées, Imam mosquée, ou Shah mosquée est la mosquée royale, grandiose par sa taille, la finesse des céramiques et la couleur de son dôme et des iwans (les portes carrées magistrales aux quatre cotés de la cour intérieure). Son dôme immense est construit en double couches séparées d'air, ce qui lui donne une acoustique particulière. Si on se place pile au centre de la pièce sous le haut du dôme, on entend théoriquement jusqu’à 12 échos, et encore plus impressionnant, on sent les ondes nous revenir dessus! La
petite Sheikh Lotfollah mosquée était construite pour le harem du roi
seulement. Un coté plus intime mais des dessins tout aussi fins et
magnifiques. Enfin, face à cette dernière se trouve le palais du roi, Ali
Qapu Palace, qui a entre autres une terrasse ouverte dominant la place.
Les arches le long de la place
Shah mosquée et son dôme bleu
Sous le dôme, et un iwan décoré des stalactites
La fameuse coupole aux 12 échos
Sheikh Lotfollah mosquée à gauche, et Shah mosquée à droite
Sous le dôme de la Sheikh Lotfollah mosquée, dans les tons de crème
Vue sur la place depuis la terrasse du Palace, en face le dôme de Sheikh Lotfollah mosque
Chehel Sotoun Palace
Balade dans le bazaar désert comme d'habitude, pas à la bonne heure !
L'imam aussi c'est trompé d'horaire
Spécialité culinaire du coin: le Beryani (rien à voir avec le Biryani indien)
Comme on aime bien les
points de vue on va observer le coucher de soleil sur la ville depuis le
haut de Soffeh Mountain, au sud. Comme toujours un petit téléphérique
nous avance un peu. Fascinant paysage absolument plat et désertique avec à certains endroits des montagnes qui se dressent comme des îlots ou des
icebergs sur une mer tranquille.
Un couple voilé à coté de nous jette une bouteille plastique dans le vide, que descend chercher notre voisin de banc pour la remettre à la poubelle. En revenant il parle 10s avec le couple et se tourne vers nous pour nous expliquer : "_ arabic people". "_Ah.." _From iraq. Vous savez c'est dur d'aimer des gens avec qui vous étiez en guerre il y a 30ans". Ça nous fait penser aux photos des soldats morts (les "martyrs") pendant cette guerre, qui sont affichées à l’entrée de chaque ville tout le long d'un boulevard... Comment oublier effectivement!
Un couple voilé à coté de nous jette une bouteille plastique dans le vide, que descend chercher notre voisin de banc pour la remettre à la poubelle. En revenant il parle 10s avec le couple et se tourne vers nous pour nous expliquer : "_ arabic people". "_Ah.." _From iraq. Vous savez c'est dur d'aimer des gens avec qui vous étiez en guerre il y a 30ans". Ça nous fait penser aux photos des soldats morts (les "martyrs") pendant cette guerre, qui sont affichées à l’entrée de chaque ville tout le long d'un boulevard... Comment oublier effectivement!
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