mardi 8 juillet 2014

Escale à Delhi

Le plus dur à imaginer à New Delhi c'est le temps au mois de juin. A l'atterrissage de l'avion un peu avant 9h il fait déjà 32 degrés. L’après midi on se croirait dans un four. En se tenant debout sans rien faire on sent l’atmosphère qui nous cuit à petit feu. Le soleil? Non pas de soleil, il est loin, très loin derrière l’épaisse couche de brouillard/pollution qui enveloppe la ville.


C'est dans cette ambiance un peu apocalyptique qu'on décide de mettre à profit nos 14h d'escale pour aller visiter/se balader dans la vieille ville "Old Delhi". Apres 1h passée dans l’aéroport super moderne puis la ligne de métro express toute neuve elle aussi (et déserte), on sort enfin dans la rue, dans la capitale de l'Inde. Et là, quel choc! D'accord, le terme de "vieille ville" avait surement un peu titillé notre imagination, et on s’était peut être imaginé des rues pavées, des places ombragées, des charmeurs de serpent... peut être qu'on avait mélangé la vision de Little India à Singapour avec une ville ancienne, exotique comme on imagine l'Inde. On en a pourtant vu des reportages sur l'Inde, lu des livres, exploré des quartiers indiens en Asie du sud est, et on était sur nos gardes avec toutes les recommandations de notre guide de voyage (papier).  Mais non malgré tout ça la réalité nous a foutu une claque!

Les vendeurs de dattes

On sort dans une impasse en terre battue, et en face nous un peu plus loin sur le boulevard il y a un mur de piétons. Du monde pire qu'aux galeries Lafayettes un jour de soldes avant Noel. Pas de touristes, rien d’aménagé pour les touristes d'ailleurs. On avance sur les trottoirs défoncés un peu apeurés par la saleté, la poussière, les gens.... 

Qui veut un peu de glace? Gastro gratuite à volonté!




On va jusqu'au Fort Rouge. Un monument. Le site touristique du centre. Dommage que le temps poussiéreux donne un teint blafard à ses murs de grès rouges. Un peu plus loin, on continue la visite par Jama Masjid, la grande mosquée, également en grès rouge, et qui, comme le fort, a été construite  au XVIIeme siècle sous le règne de l'empereur moghol Shah Jahan. Magnifique, hélas entre midi et deux on ne peut pas entrer (et en plus on n'est même pas mariés ahhh horreur).

Le fort rouge

Jama Masjid

Direction le bazaar! Lequel? Peut-être Chawri Bazar. C'est en fait tout un quartier. On se demande même si on ne peut pas traverser la ville par les bazars. Un dédale de petites ruelles surpeuplées. Devant les "restaurants" une dizaine d'indiens accroupis attendent qu'on leur donne un chapati. Des magasins qui se résument à des hangars étroits dans lesquels on entasse la marchandise. Des yacks, des chèvres, des poules. Il y a tellement de choses à voir d'un coup, de tous les cotés on est complètement dépassés. Les gens sont loin d’être miséreux, mais la vie est tellement sale et désordonnée qu'on se sent mal à l'aise. Dans le ciel tourne constamment une nuée d'oiseaux. Des corbeaux, des pies, des pigeons, et le pire: des aigles! Qui volent en cerclent bas au dessus des maisons en attendant de pouvoir se jeter sur une décharge au coin d'une rue.





Des enseignes qui pourraient être vintage chez nous


 

Les notaires publiques, directement sur le trottoir
tapent pour vous sur leurs machines à écrire lettres officielles ou autres....

Et la, on a craqué. Il est 13h30, on est levés depuis 5h du matin, toujours pas déjeuné: on commence à avoir sacrément la dalle. En se baladant on croise tous les mètres des bouibouis qui cuisinent sur le trottoir chapatis, lentilles, ragoûts qui dégagent des odeurs fantastiques, mais on s’était promis: pas de street food! Enfin dur de voir la différence ici entre street food et restaurant. On a donc craqué face aux muscles de notre bel indien ci-dessous, et on a beau pu se rassurer en se disant que "vu qu'il y a un intérieur c'est que c'est un restaurant, pas de la street food, et puis le sol est propre, et puis un chapati cuit au feu de bois et des lentilles bouillies, on risque rien...". Et voila on l'a eue notre tourista! 6h plus tard dans l'avion on a pu tester les petits sacs, et même ceux de nos voisins.


Tu feras moins la maline dans quelques heures...

Un restau populaire on dirait! 
Au menu: chapati à l'ail, dhal et fromage indien en sauces (un poil épicé)

 On finit la journée par la visite d'un magnifique mausolée: la tombe de Humayun (encore un empereur Moghol). C'est le premier édifice de ce genre en Inde, et il va devenir un exemple caractéristique de la splendeur de l'art moghol, ainsi que le précurseur du Taj Mahal. On retrouve encore le grès rouge, et les décors d'influence perse, ainsi qu'un jardin superbe.






 C'est ici que se termine notre périple indien! Je devrais dire plutôt ladakhien car on est loin d'avoir expérimenté un dizième des trésors que renferme l'Inde...





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