A seulement 4h de bâteau de Tanjung Pinang (le port de Bintan), soit environ 6h de Singapour, ça n'est pas le bout du monde... et pourtant ...
les habitants de la petite île de Selayar voyaient des visages européens pour la première fois de leur vie.
Commençons par le début : Le ferry part de Tanjung Pinang, le port de l'île de Bintan, à 11h30, et contrairement à ce qu'on aurait pu penser, il est tout à fait facile de se procurer des billets un peu partout au port, pour environ 15euros. A l'aller on a eu le droit au Superjet un petit ferry qui va à fond la caisse. Le trajet en lui même vaut le détour: on coupe au plus court dans l'archipel des Riau, passant entre des myriades de petits îlots désertiques ou agrémentés de quelques cahutes de pêcheurs...
SELAYAR
On avait pris les billets pour Dabo le terminus, mais en passant devant la petite île de Selayar on a finallement décidé de s'arrêter à Jagoh, au nord de Singkep. De là, un pêcheur nous a emmenés à Pelubar, la "grosse ville" de Selayar.
Le village est mignon comme tout, organisé autour de sa petite mosquée. Les gens sont adorables, tous essayent de parler même si avec nos rudiments d'Indonésien et leurs rudiments d'anglais ça donne plutôt "Hello Mister!" "Apakabar?" "How are you?" "Dari Mana?" "Dari Franchis!" et euhh.... voila on est contents quand même!
Sur les conseils des gens on se rend à la petite plage Pantai Busung juste à l'est du village. Une petite lagune de sable et quelques palmiers qui donnent sur la mer d'un côté et sur la mangrove de l'autre. Magique!
Et bien sûr seuls au monde.. A part le gardien de la plage, qui a l'air de tenir un registre des visiteurs (!), il prend notre nom et discute 2 minutes.
On dort au "Mess" la seule et unique Guest house de l'île, face à la mosquée....héééé oui du coup lever matinal! Enfin ici le rythme est différent, à 18h30 il fait dejà nuit noire, et à 6h du matin tout le monde est déjà debout affairés à ouvrir les bouibouis, cuisiner ou juste discuter devant les maisons avec la musique.
LINGGA
Un petit ferry nous emmène de Jagoh jusqu'au port sud de Lingga (une petite demi heure). Le trajet est gratuit et des mamans nous expliquent que c'est une journée spéciale pour les enfants qui vont étudier les chiffres à Daik (?). Bref. L'arrivée est superbe. L'île de Lingga est dominée par un sommet à 1160m.
Un des passagers nous propose de nous louer une moto pour la journée, et nous escorte même jusqu'à une guest house "en ville". Sans parler un seul mot en commun, on arrive à se donner rendez vous au même endroit demain pour lui rendre la moto!
On va donc explorer l'île sur notre bolide, et sans carte ni sans idée d'où aller, on se retrouve parfois sur des routes qui se terminent abruptement en piste, puis en chemin étroit jusqu'à ce qu'on se retrouve au milieu de la jungle, eeeet demi tour!
On trouve de magnifiques plages au détour d'une route, et pas la peine de préciser: complètement désertes!
On rentre au village a temps pour l’apéro, et le coucher de soleil sur la ville (18h), au son des mosquées, tandis que la marée remonte, inondant les maisons sur pilotis.
Le lendemain, on doit repartir déjà! Ces trois jours nous on semblé une éternité, loin des voitures, du bruit, de la terre ferme et avec ces gens tellement gentils et naturels. Pour le retour, on a un ferry plus petit et beaucoup moins pressé. On récupère même des retardataires en route :
On s'enfonce encore plus qu'à l'aller dans l'archipel, et on s'arrête décharger des bacs de homards ou récupérer des voyageurs dans des ports improbables cachés sur des îlots désertiques.