4 jours de crapahutage plus ou moins hivernal, en Angleterre et en Ecosse. Au programme: dodo dans la voiture, ski, whisky, neige et déconnexion totale!
On loue une voiture, mais cette fois une version plus spacieuse que la traditionnelle fiat 500, histoire de pouvoir être un peu plus confortable qu'en Norvège... Pas déçus: une fois les sièges rabattus, on peut s'allonger entièrement et complètement à plat à l’arrière. Le grand luxe! C'est partit donc, direction: "The North", comme c'est indiqué sobrement sur les autoroutes anglaises.
On fait une première petite pause à Leeds, pour tester un joli pub victorien conseillé par un collègue local de Luc.
Marché couvert dans le centre de Leeds
Marks & Spencer à l'ancienne
Un dealeur de phone boxes vintage, et post boxes traditionnelles
Un petit tour express du centre ville plus tard, on repart sur la route
du nord, en passant par les (fascinantes) (personne n'est de mon avis?)
skylines industrielles de la banlieue de Middlesbrough. Coucher de soleil sur un entremêlement de tuyaux, cheminées, cuves, barrières et fumées. Fascinant oui oui! Mais la nuit tombe, et on ne dirait pas non pour une petite douche, alors on fait un détour par Sunderland pour tester la salle d'escalade la plus haute du pays, et passer une première nuit dans la capitale du Brexit (tout pour plaire cette région décidément).
La skyline industrielle de Middlesborough
14 Février. Pour la saint Valentin, on s'offre un magnifique lever de soleil sur la petite île "Holy Island of Lindinsfarne" (même le nom est craquant) et le bras de mer du nord qui la sépare du continent à marée haute. Un paradis tranquille pour les oiseaux et les promeneurs matinaux comme nous.
La route traverse le bras de mer à marée basse
Petite balade dans ces dunes d'herbe, face à la mer du nord
Le château, en rénovation pour l'instant
Un peu plus tard dans la journée, on passe la frontière avec l'Ecosse, et on continue toujours plus au nord, passant Edimbourgh et nos premiers flocons, puis Perth. La neige commence à tomber sérieusement, les routes blanchissent, les voitures roulent au pas sur la seule nationale qui traverse la région. C'est le moment qu'on choisit pour s'aventurer hors de la route principale à la recherche de la haie la plus haute du pays. Une magnifique muraille de hêtres de 30m de haut, ça valait le détour quand même! Pas plus de suspence, la photo est juste ci-dessous.
La haie la plus haute du pays monde!
Et c'est quelques petits kilomètres plus loin qu'on se voit obligés de continuer à pied; merci aux fantastiques pneus "4 saisons" de l'agence (probablement 4saisons londoniennes, ce qui n'implique pas de pentes enneigées).
On ne peut plus aller plus loin
Par un heureux hasard, on est à moins d'un km de la première distillerie qu'on avait prévu de visiter: Edradour, la plus petite distillerie d'Ecosse. Une charmante petite exploitation, encore plus jolie sous la neige.
Edradour distillery
La rivière utilisée pour faire le whisky, et le jardin de la distillerie
On finit la journée à Aviemore, la ville la plus connue pour skier en Ecosse, une des bases les plus importantes pour accéder au massif des Cairngorns. Ici bizarrement il y a moins de neige qu'à Perth plus au sud, mais sur les conseils d'un ancien du coin, pas de problème pour skier la haut. Alors on fonce, et on loue deux paires de skis de rando avec comme projet d'aller au sommet du Ben MacDhui (1309m) à partir du haut de la station. C'est une sorte de plateau donc il n'y a presque pas de dénivelé positif, juste un peu de distance qui ne devrait pas poser de problème. Voila un joli plan théorique qui montre combien on connaît mal la géographie et météorologie de l'Ecosse.
Le loch Morlich, à moitié gelé
Tombée du jour au bord du Loch Morlich, pas loin du bas de la station
Quand on se réveille à 8h, il y a foule tout autour de nous: les monos de ski du coin sont garés à coté, la route en face est bloquée et tout le monde attend de voir si la station va ouvrir aujourd'hui. Le temps est pourtant assez beau, même si très changeant.
Comme ça a l'air mal embarqué cette histoire, on part à pied (enfin à skis). A la place du MacDhui, qui est maintenant probablement trop loin, on se fixe comme objectif de voir la vue, une vue.
Après une montée bucolique dans la foret on atteint le plateau, et on commence à comprendre pourquoi la station est fermée: le vent souffle en rafales à décorner des bœufs, qui en plus nous projettent de la neige dans les yeux et nous gèlent instantanément tout cm de peau dénudé. Il faut parfois lutter pour rester debout. Toute pause picnique devient impossible alors on monte on monte et on monte pendant 3h, jusqu'à ce que le vent devienne tellement fort, au sommet du Crea a Chalamain (787m) qu'on ne peut plus ni faire un pas en avant ni se retourner de peur de débarouler la pente sans contrôle avec le vent dans le dos. Ma technique: déchausser et ramper par terre.
le centre de la station, très ouverte et aux courbes douces
on regrette la cagoule!
Jolie vue ouest sur le loch et la campagne
Au vue des conditions, on se dépêche de redescendre le plus vite possible, sans même prendre le temps de retirer les peaux des skis! Allez, voici quelques photos prises au péril de mes doigts pour rendre compte de l'ambiance:
Notons que les écossais sont remarquablement impassibles dans ces conditions. On croise pas mal de groupes qui montent avec piolets et cordes (et après avoir vu quelques photos, on pense qu'ils utilisent les cordes pour se hisser au sommet les uns les autres malgré le vent).
Maintenant qu'on a atteint le premier objectif du voyage (faire du ski!) on peut se concentrer tranquillement sur le deuxième (découvrir le whisky écossais!) tout en repartant vers le sud et des conditions plus clémentes. On s’arrête à la distillerie Dalwhinnie pour se réchauffer avec un petit coup de whisky.
Les moutons se confondent presque avec la neige
La distillerie Dalwhinnie, et le toit traditionnel sous lequel le malt est séché ou fumé
Des teenagers highland cows croisées sur la route
Un peu plus au sud, la neige saupoudre juste les collines
On dort dans le sud de l'Ecosse, région surprenamment vallonnée et presque montagneuse. Les sommets sont enneigés et les collines autour de nous plutôt bucoliques.
Visite de la distillerie Annandale pour le petit déjeuner!
La distillerie Annandale, et le toit caractéristique des distilleries (sous lequel le malt est fumé)
Retour en Angleterre! On passe la frontière par l'ouest cette fois, au niveau de Carlisle, juste au niveau de l'ancien mur d'Hadrien, qui délimitait la fin de l'empire romain et le début des barbares (au nord). De la cote ouest à la cote est de l'Angleterre on trouve des vestiges du mur et des tours de guet, dans un paysage très sympa d'herbe rase, de falaises et de collines.
Vestige du mur d'Hadrien
La balade qui longe le mur passe au dessus des falaises. A gauche un peu plus loin, l'Ecosse.
Juste un peu plus au sud se trouve le fameux parc naturel du Lake District, la région la plus montagneuse du pays, et on ne résiste pas à aller faire un tour pour voir les paysages en hiver. On arrive à Castelrigg stone circle à la tombée de la nuit: un cercle de pierres ( le nom technique français est cromlech apparemment) qui date de 3000 avJC, sur un plateau entourée des montagnes enneigées. Magnifique.
Dernier jour. Non, déjà?! Sur la cote ouest. Petite balade matinale sur les plages juste au nord de Liverpool. De longues longues plages à la normande...
"Another Place" à Crosby beach. Une installation artistique permanente: 100 statues dispersées sur 10km le long de la plage, plus ou moins enfoncées dans le sable, toutes face à la mer. Assez sympa!
Le temps pour le soleil de se lever et on arrive à Chester, superbe petite ville qui donne presque envie de s'y installer, avec ses façades à colombage, son centre piéton plein de petites terrasses au soleil entouré d'une rivière et d'espaces verts...
Les jolies façades médiévales de Chester
La ville est connue pour ses "rows", des arcades couvertes de chaque coté des rues au premier étage, qui datent du moyen age, et qui permettaient d'avoir deux rangées de magasins au lieu d'une.
On finit ce tour un peu éclectique de la grande Bretagne par un passage à Milton Keynes à environ une heure au nord de Londres. Petite ville qui est connue ici pour son histoire pendant la 2eme guerre mondiale en tant que lieu de naissance de Colossus, le premier ordinateur électronique développé juste avant le débarquement en 1944 pour déchiffrer le code allemand Lorenz. Toute cette histoire est expliquée au Museum of Computing par le geek même qui a contribué à la fabrication d'un modèle complètement identique et fonctionnel de cet ordinateur, répliqué à partir d'une simple photo en noir et blanc (il a fallut 10ans de reverse engineering!).
Les origines de l'informatique: les machines a poinçonner des cartes.
Une calculette
Et voila le fameux Colossus recréé à l'identique à partir de la photo ci-dessus.
Le musée est vraiment intéressant et complet (on pourrait y passer des heures) et le tout dans une ambiance labo de geek informaticien avec plafond bas, poussière et jeux vidéos, un must!
Et voila qui clôt ces petites vacances anglo-écossaises,
à la prochaine!
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