jeudi 24 août 2017

Retour en pays kirghize

 
Après une semaine magnifique et isolée sur le plateau désertique du Pamir Tadjik, retour en pays kirghize, où l'on renoue avec la vie des steppes, les yourtes, le lait de jument fermenté, les russes en vacances... et même un petit tour à la plage!








Depuis Osh, on repart donc un peu au sud, juste avant la petite ville de Gulcha, pour faire un petit tour dans les prairies kirghizes, un paysage qu'on n'avait pas encore beaucoup vu jusque là, vu qu'en général on fonce direct vers les steppes ou les vallées désertiques de haute altitude.


La marshrutshka (le minibus public) nous dépose au col de Chirchyck à 2400m d'altitude, où l'on commence la randonnée au milieu d'un campement de nomades. Ambiance champêtre au milieu des divers troupeaux. Des boulettes de yahourt (kurut) sèchent sur des plateaux au soleil devant les yourtes et les chevaux font des réunions de famille. Des moutons ou chèvres déguerpissent devant nous à chaque tournant de chemin, et il fait chaud, pour changer!

Départ, dans le campement de yourtes de Chyrchyrk

 



 Conférence au sommet

On monte jusqu’à un pass à 3265m qui offre une vue panoramique sur des montagnes vertes, de l'herbe et des prairies à perte de vue, comme pour se moquer des paysages de sable arides du Tadjikistan de l'autre coté de la frontière.

Un autre campement de yourtes au pied du pass

Les boulettes de kurut sèchent sur le plateau

 La vue au pass (et montée dans les fleurs!)

On navigue à l'ancienne puisqu'on n'a plus de GPS, seulement une carte papier imprimée par l'office du tourisme local à Osh avec le chemin tracé à la main. Et les cerveaux de deux docteurs ingénieurs et un prof de maths ne sont pas suffisants pour nous éviter une redescente très pénible hors piste dans des herbes hautes, et parfois de la boue profonde. Heureusement les khirgizes ne sont jamais trop loin dans le coin, à cheval en train de faire redescendre les vaches ou surveiller leurs moutons, ils nous guident vers un autre campement plus bas dans la vallée où l'on monte nos tentes au milieu des vaches.

Un petit bain de boue régénérant, et la redescente du pass avec des paysages plus alpins


Campement et coucher de soleil

L'inconvénient de dormir proche des campements c'est qu'ils sont assez matinaux, et dès 7h du matin on se fait réveiller par les meuh des vaches qui passent de tous les cotés autour de notre tente. Elles sont conduites par les jeunes bergers à cheval (ou à dos d'âne quand ils sont trop jeunes pour avoir leur permis cheval). Ils les remontent vers les hauts pâturages, et un peu plus tard ils redescendent les troupeaux de chevaux. On esquive de manière diplomatique les invitations à boire le kumis (le fameux lait de jument fermenté) parce que c'est un peu tôt quand même, et parce que sans vodka ça ne passe moins bien. On remonte la vallée de Karabulak le long de la rivière du même nom, mais on fera demi-tour au milieu de la journée, fatigués de devoir traverser le torrent, chercher le chemin, faire demi-tour et se retrouver bloqués dans des impasses. C'est quand même bien le GPS...

Les chevaux qui redescendent le matin


Deux bergers rencontrés en chemin, contents de nous faire tester leur cheval.


Le lendemain on repart le long de la rivière, mais de l'autre coté cette fois, en direction de la route principale. On passe des ruches et d'autres yourtes au bord de la rivière. On se fait offrir des boulettes de kurut par les enfants, et en échange on leur donne des noix parce qu'on est pas rancuniers et qu'on n'ose pas refuser. 


Et puis on finit par se fait prendre en stop par un local très sympa qui nous apprend qu'il est directeur de l'école locale, pour le plus grand bonheur de notre collègue allemand, enseignant en maths et physique et qui nous organise en deux minutes une visite privée de la dite-école (c'est un passionné du métier)!


La classe de langue kirghize. Ils sont pas beaux ces petits bureaux vintage?

La classe de physique!

Et voila qui clôt nos aventures dans le sud. On rentre à Osh, dit au revoir à nos amis, fait un petit tour au bazar, retourne pour une dernière soirée au restaurant Tsarskii Dvor (s'empiffrer de salade grecque, shashlik et.... pizza!), et voila, retour à Bishkek!

Au bazar de Osh

Le bazaar d'Osh, au rayon des spécialités kirghizes

Les hommes viennent acheter les chapeaux traditionnels

Petit air soviétique rétro dans le grand parc du centre

Le jardin dans la cour intérieure de notre guesthouse, maison traditionnelle

Encore des troupeaux sur la route...



Paysages types sur la route pour Bishkek. On adore l'ambiance paisible et vivante en même temps.

On n'a pas beaucoup parlé spécialités culinaires locales, alors laissez moi vous présenter le Plov, Плов, ou pilaf
(et la fameuse salade grecque en arrière plan) une assiette de riz cuit dans du bouillon surmonté de viande. Un des plats "valeur sure"...


A Bishkek on avait un objectif: prendre le train! On n'est jamais déçus par les train locaux quand on voyage, d'autant moins quand ils sont hyper lents. Le train kirghize n'atteint pas encore les records de lenteur de son équivalent birman, mais il se défend, et puis il passe dans des gorges, et aussi il a des couchettes à deux étages rabattables en siège par un ingénieux système mécanique (et il n'en faut pas plus pour rendre Luc content dans un train). Il faut quand même être passionné car il y a seulement un train par jour qui part à 6h30 sauf que personne n'est vraiment au courant de l'horaire exact alors dans le doute a du arriver à 6h à la gare.



Le train est plutôt normal au départ, mais au fur et à mesure des arrêts il se remplit de familles, de mamans chargées de pic niques, de bouteilles de soda, de bouées de plage, et les couchettes à deux étages se transforment en terrain de jeu pour les enfants qui grimpent au dessus de nous et de tous les cotés. Un vrai bazar, cf la vidéo ci-dessous pour voir l'ambiance (à regarder avec le son!). Ils partent comme nous vers le lac pour leurs vacances d’été, ou seulement pour le weekend peut être.


On arrive donc après 6h de voyage au bout du lac Issyk Kul, à Balykchy, souvent décrite comme une ancienne ville industrielle soviétique à l'abandon, triste et sans intérêt, et qui est en fait une ancienne ville industrielle soviétique à l'abandon, mais pas si triste que ça; elle vit un peu par sa plage et les guesthouses qui en longent l’accès. Tout a un petit air désuet ici: des cartes peintes à la main, le ponton longé de lampadaires, les bateaux abandonnés qui rouillent devant des usines désertes...




Une autre plage de Balykchy, et les yourtes-restaurant en arrière plan




Le lendemain on continue notre route sur la cote nord, qu'on avait shuntée lors du premier voyage, parce que plus populaire auprès des russes et kazakhs, qui viennent ici "en masse" profiter de la plage. Bref ça promet d’être exotique, alors direction Cholpon Ata, la Mecque des stations balnéaires!
Dans le coin les paysages sont désertiques mais il y a aussi pleins d'arbres fruitiers, et tout le long de la route on vend des abricots ou des griottes dans des seaux, ou du miel. Il fait chaud aussi, et on est quand même à 1600m d'altitude alors ça tape.

La vente d'abricots sur le bord de la route, et un cimetière derrière


A Cholpon Ata effectivement on est pas déçus, plage bondée de touristes qui profitent du parachute ascensionnel ou autres activités estivales, chacun avec sa bière (en bouteille plastique d'1L) à coté de la serviette. Pas le genre de paysage qu'on aimerait en France, mais ici au Kirghizistan le coté un peu rétro nous fascine, et il faut dire que l’arrière plan de la plage avec les montagnes est assez magnifique.

On choisit une guesthouse au hasard, et on dirait bien que par ici les proprios n'ont pas vraiment l'habitude de discuter avec des non-russophones. Extrait de la conversation où ils essaient patiemment de nous décrire le menu du petit déjeuner à coup de google translate: "l’œuf et le saucisson ou il y aura la bouillie avec les crêpes", à quoi on répond "korosho, korosho" good good. ☺ C'est l'étendue de notre russe...


Ambiance balnéaire sur le chemin de la plage à Cholpon Ata

Spécialité locale: les miel pops! et des bouteilles de miel en arrière plan

Une des plages de Cholpon Ata, vue sur les montagnes et le Kazakhstan au loin.

Ramassage de griottes sur le bord de la route

Les pétroglyphes de Cholpon Ata: une immense plaine jonchée de pierres dont certaines ont été gravées de dessins il y a plus de 3000 ans! Assez impressionnant!


La plaine des pétroglyphe. Vue sur les montagnes d'un coté, et sur le lac de l'autre...


Une ferme et la campagne autour de la ville


La cour intérieure de notre guesthouse

Le petit dej! Incroyable les crêpes annoncées sont vraiment des crêpes! Accompagnées de crème, sucre et porridge de riz (la fameuse "bouillie"). Notre meilleur petit dej du voyage sans contest!


La fin du voyage approche, alors on décide de retourner deux jours sur la cote sud qu'on avait tant aimée à notre premier passage il y a 5 ans... On n'a le temps que pour un seul endroit alors on choisit Tamga, petite ville un peu à mi-chemin entre les deux extrémités du lac. Le sud est plus sauvage et isolé que la cote nord. Les paysages sont différents aussi, avec une diversité de montagnes impressionante, des gorges rouges aux montagnes plissées de sable. Tamga à midi est déserte et silencieuse, sauf pour le mini-restaurant du "centre" (qui ne peut accueillir que 4 clients en même temps), les gens font même la queue (un peu comme à Londres alors).

C'est écrit... : BISTROT ! A la gare de Balykchy.

Vue de l'intérieur d'une Marushtka


Issyk Kul

Bienvenue à Tamga!

Un petit restau à Tamga, tenu par deux adorables jeunes filles (et leur mère). 
Sous une tendue verte, d’où la bizarre impression d’être dans un aquarium.

La rue principale de Tamga

 Les fruits du jardin (griottes, abricots) vendus devant les maisons

 Le plus petit restaurant du monde, convivial!

Le menu du restaurant: un plat de nouilles typique du coin, une sorte de pain fourré à la pomme de terre, thé, café. Une simplicité qui réjouirait Gordon Ramsey, et qui nous va aussi plutôt bien d'autant plus que le plat de nouilles est végétarien (pas besoin de trier les bouts de gras de mouton) et délicieux.

Les abricots murs à point à tous les coins de rue


On campe sur une petite plage en dessous de la ville, où viennent se baigner quelques kazakhs en vacances ("French? hiiiiiiiiii che t'aime, che t'aime!") ou deux trois jeunes du coin.


Les montagnes en arrière plan

Baignade dans le lac (frisquet)


Apéro! Et oui les bières sont vendues dans des bouteilles en plastique par ici.

 La vue depuis notre spot dodo

Vous aussi vous avez remarqué? C'est tout le temps Luc qui gonfle les matelas!

Au réveil, les kazakhs sont déja là pour leur baignade matinale, et toujours aussi en forme, pendant qu'on range les affaires et petit déjeune. Pour les transports c'est facile, il suffit de retourner à la route, et d'attendre la prochaine marshrushka pour Bishkek! Sur le bord de la route il y a déja deux kirghizes qui attendent, alors on se joint à elles. La marshrutshka arrive au bout d'un petit quart d'heure seulement, et on dit au revoir au lac Issyk Kul pour de bon. On a bien le temps de faire nos adieux car la marshrutshka crève un peu plus loin.


Toujours la classe ces kirghizes


Retour à Bishkek. Pour notre dernier jour on va voir le Museum of Fine arts. Très sympa. Les spécialités kirghizes sont le tissage, avec des œuvres modernes et des tapis aux motifs traditionnels exposés. On profite aussi d’être "à la ville" pour tester différents restaurants, comme la cafétéria des étudiants de l'université, un restau turque, ainsi que toutes les boissons bizarres vendues à chaque coin de rue dans des tonneaux réfrigérés. Ça inclut du lait salé type Airan assez classique mais quand même original, le Kvass une boisson russe faite à partir de pain fermenté, ou le Maksim une autre boisson à partir de blé fermenté.

Les vendeurs de boisson fraîche à chaque coin de rue
 Le must local: Combo Maksim et lait salé (difficilement finissable le verre)

Restaurant turc pour changer un peu
 
Au Museum of Fine Arts de Bishkek


 Art kirghize, traditionnel et moderne


Dernier repas: plov, shashlik et salade grecque!



Fin des histoires kirghizes... pour l'instant. 
Mais la prochaine fois on viendra en hiver!

L'album complet est là -------------> là ----------> là

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