Une petite journée à la découverte du patrimoine ladakhi. Enfin une petite partie seulement car la région regorge de monastères bouddhistes (gompas) tous plus beaux les uns que les autres.
On prend le bus tôt le matin jusqu’à Hemis Gompa, le plus grand des monastères ladakhi. Il a été construit par l'un des rois les plus important du Ladakh, Sengge Namgyal au XVIIeme siècle et ne cesse d’être agrandi depuis. 500 moines environ demeurent ici. Magnifique et très caractéristique architecture, portes ornementées en bois peint, avec des balcons devant les fenêtres. L’intérieur des temples est très différent de tout ce qu'on a pu voir jusqu’à maintenant en Asie du sud est: chaises et pupitres tout en bois, plafond bas qui dégouline de tentures et riches tissus, murs peints de monstres et statues géantes de bouddhas et de démons surmontés de têtes de mort. Le tout donne une ambiance intime et un peu mystique....
Jolies portes
Jolies fenêtres
Sur le toit du deuxième (troisième?) étage...
Tout est imbriqué: des escaliers ou des échelles un peu partout
mènent à des petits temples dans des recoins, un vrai dédale.
La cour principale
Les deux plus sages
On continue notre visite par un arrêt au monastère de Thiksey, une vingtaine de kilomètres au sud est de Leh. Impressionnant vu de loin, le gompa domine l'immense et plate vallée de l'indus. La montée est laborieuse, mais vaut l'effort. Une vue incroyable (un endroit parfait pour la méditation) et des temples également exceptionnels. On y trouve également une statue géante de bouddha Maitreya (futur bouddha) en commémoration de la dernière visite du Dalai Lama en 1970. La statue fait 15m de haut, sur deux étages du temple! Elle ne rentrait pas bien dans l'appareil donc j'ai seulement son visage...
L’intérieur d'un temple
On finit la journée par le monastère de Shey, tout proche de Thiksey. Beaucoup plus petit que les deux autres, la principale attraction du monastère est un autre bouddha (Shakyamuni cette fois) géant de 12m de haut. Shey abrite aussi l'ancien (bien en ruines) palais d’été des rois (avant le déménagement de la capitale à Leh). Sous les douces lumières de fin d’après-midi l'endroit est calme et infiniment reposant.
Et puis si d'un coup une question vous taraude: "au fait c'est quoi déjà le bouddhisme?", voila quelques indices de réponse (bien bien incomplets):
Le bouddha, à part d’énormes statues dorées, c’est qui exactement?
A l'origine il y a le bouddha historique, Siddhartha Gautama ("l’éveillé"). Le prince Siddharta est né dans une famille qui gouvernait le clan des Shakya dans le nord de l'Inde, et devait succéder un jour à son père en tant que roi. Mais à 29 ans il prend conscience de la réalité de la grande souffrance, de la maladie, de la mort et de la vaste insatisfaction du monde, et quitte sa demeure pour chercher (et trouver) la voie qui délivre de la souffrance. Assis sous l'arbre-bodhi (arbre de l’éveil) il obtient l’éveil complet, encore appelé réalisation de l’état de bouddha. Des lors on l'appelle Bouddha Shakyamuni ("le sage éveillé du clan des Shakya"). Il passe le reste de sa vie à parcourir le nord de l'Inde en enseignant le sentier qui mène à la libération de la souffrance, dans l'Eveil complet d'un bouddha.
Le Nirvāṇa qu'est-ce que c'est?
On appelle Samsara le cycle des renaissances. Dans le Samsara, la souffrance est inévitable: les êtres ne cessent, après leur mort, selon leur karma (leurs actions passées), de se réincarner dans les différents mondes et d'expérimenter souffrance et insatisfaction. Conformément à la philosophie bouddhiste, ce n'est ni le même, ni un autre qui renaît. Ce n'est dont pas une âme immortelle qui se réincarne. Ce qui subsiste après la mort n'est pas une âme mais une énergie psychique qui réapparaît ensuite sous une autre forme lors de la renaissance (excepté pour celui qui a atteint le Nirvāṇa). Le but du bouddhisme est d'aider les êtres à sortir de cet océan de souffrance. L’état en dehors du Samsara est appelé Nirvāṇa.
Pour les bouddhistes theravādins, l’Éveil est la compréhension parfaite et la réalisation des quatre nobles vérités; il s'agit de se réveiller du cauchemar des renaissances successives (Samsara). L'homme éveillé atteint le Nirvāṇa (l'illumination), et échappe complètement à la souffrance lors de sa mort (appelée paranirvâna). Le cycle des renaissances et des morts est donc brisé.
Quelle est donc cette voie vers l’Eveil?
À Sarnath, le bouddha prodigue son premier enseignement : les Quatre Nobles Vérités.
- La vérité de la souffrance: souffrance et insatisfaction sont des phénomènes inhérents à l'existence. - La vérité de l'origine de la souffrance: elle repose dans le désir, les attachements.
- La vérité de la cessation de la souffrance: la fin de la souffrance est possible. Pour se libérer de la souffrance, il faut atteindre l'éveil.
- La vérité du chemin: pour atteindre l'éveil, il faut suivre une voie : abandonner les actes négatifs, cultiver les actes positifs et maîtriser son esprit (entre autres par diverses techniques de méditation).
Le bouddhisme enseigne que nos actes entraînent des conséquences, positives ou négatives. Elles peuvent se faire sentir dans la vie présente mais également et surtout dans les vies futures. Les êtres qui atteignent l'éveil sont délivrés se cette loi du Karma. Au cœur de tous les véritables enseignements bouddhistes, on trouve la conception selon laquelle la souffrance et l’insatisfaction sont créées par la manière dont l’esprit répond et réagit aux circonstances de la vie, et non pas par les faits en soi. En particulier, le bouddhisme enseigne que votre mental cause votre souffrance parce qu’il attache trop d’importance à la permanence des choses, et parce qu’il a construit un soi séparé qui en réalité n’existe pas non plus.
Le bouddhisme considère qu'il existe trois poisons pour l'esprit:
- L’avidité, ou soif
- La colère ou aversion
- L'ignorance ou indifférence
Donc finalement le bouddhisme c'est quoi?
Le bouddhisme est une religion particulière car il n'existe pas de Dieu à adorer et car elle est non dogmatique: bien qu’elle pose certains principes fondamentaux, la plupart des maîtres bouddhistes encouragent activement leurs disciples à adopter une attitude qui est l’opposé de la croyance ou de la foi aveugle. Le bouddha n'est pas un Dieu mais un simple mortel. Il représente un exemple vital de ce que chacun d’entre nous, tous tant que nous sommes, peut réussir si nous nous engageons sincèrement dans l’étude et la pratique du Dharma qu’il a enseigné. L'une des principales vérités auquel il accéda sous l’arbre-Bodhi était que tous les êtres ont le potentiel de devenir des bouddhas. Ou, comme le présentent certaines traditions, tous les êtres sont déjà des bouddhas dans leur essence, et il suffit simplement qu’ils prennent conscience de ce fait.
À travers les siècles, le bouddhisme s’est développé en plusieurs écoles et traditions différentes, dont chacune possède sa propre interprétation plus ou moins élaborée et distincte de l’enseignement du Bouddha.
Voila, il ne reste plus qu'a aller méditer maintenant!
La suite du voyage par ici ------>> Ladakh (4) - Tso Moriri, lac de (très) haute altitude
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire